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Un contemplatif missionnaire

« Personne à Asnières n’oubliera sa grande bonté, sa rayonnante piété et son zèle si communicatif. »

J. Boulet, Lettre du 19 septembre 1940

      Si, très tôt, la prière a été profonde et intense chez Daniel, sa vie surnaturelle n’a cessé de s’approfondir, toujours exprimée dans un zèle missionnaire, dès ses années de lycée chez les Jésuites de la Rue de Madrid, où il participait à l’œuvre de la Propagation de la Foi et de la Sainte Enfance.

       Un élan de contemplation l’a accompagné toute sa vie, jusque sur le front. C’est même sur le front, grâce à une relative inactivité, du moins les premiers jours, qu’il prit conscience d’un certain déséquilibre spirituel, causé par une suractivité en paroisse, qui le privait de son intimité avec le Christ. Il écrit en effet, le 18 décembre 1939, à son jeune confère l’abbé VEUILLOT :

       « Je remercie le Bon Dieu de me mettre dans une situation où je puis réfléchir et prier. Ma vie d’Asnières n’était vraiment pas normale. Il m’a fallu pendant des semaines lutter pour reprendre une vie intérieure suffisante. Cela prouve une fois de plus que l’action extérieure débilite terriblement et qu’on ne prend jamais assez de temps pour ''l’unique nécessaire'' ».

 

 

       Mais toujours, c’est Dieu, -l’unique nécessaire-, qui comptait avant tout : « Et la Mère CESLAS cherche une expression qui définisse exactement la spiritualité de l’abbé JOËSSEL. ''Voyez-vous, me dit-elle enfin, pour lui, hors Dieu, il n’y avait pas de question.'' » François VEUILLOT, L’abbé JOËSSEL.

 

        Mais il fallait aussi des apôtres sur le terrain ! 

« J’éprouve aussi quelquefois, cette nostalgie de la vie religieuse, mais acceptons la volonté du Bon Dieu, restons où nous sommes, le monde a besoin d’apôtres. » Daniel JOËSSEL, 9 mars 1937

 

 

 

         Deux mots caractérisent sa vie spirituelle et son apostolat : « Monter » et « conquérant ».

 

         - « Monter » : un verbe emprunté à la spiritualité des Cœurs Vaillants avec leur « ascension spirituelle ». Pour Daniel, c’est tout l’homme qui doit « monter », qui doit s’élever sans cesse. Ce n’est pas seulement l’âme qui doit s’élever vers Dieu, mais c’est la personne tout entière qui doit monter, dans tous ses aspects.

Le coeur Vaillant met sa joie à rendre s

       - « Conquérant » est emprunté à un des mots d’ordre de la JOC des origines : « Fier, pur, joyeux et conquérant ».

            Il s’agit de conquérir, d’attirer, de conduire, de faire monter, non seulement les jeunes mais toute personne rencontrée.

            Une des « armes » de cette conquête, pour reprendre le vocabulaire thérésien, était chez Daniel, le sourire.

 

 

        Une autre dimension est très présente chez Daniel : le sacrifice. Il y encourageait tout le monde, même les jeunes et les enfants, mais se réservait pour lui-même les pénitences les plus rudes. Il ne s’infligeait pas de pénitences pour lui-même, mais pour « ses enfants ». C’était sa prière incarnée dans le langage des corps.

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