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La préparation au Sacerdoce

     Né dans une famille chrétienne, c’est d’elle que Daniel aura reçu sa première formation, sans   aucun doute une base solide pour la suite qui ne l’aura pas empêché d’avoir à chercher sa voie.

      Il doit ensuite aux établissements où il a étudié un complément et une confirmation de ce qu’il a déjà reçu :

    -- Saint Jean de Béthune, à Versailles, où il ne passe qu’une année, celle, essentielle, de sa Communion Solennelle, préparée avec le Père RÉGENT.

      -- Puis l’École Notre Dame, de la rue de Madrid à Paris, dirigée par les Jésuites, où il restera jusqu’à la fin de son lycée et où, avec d’autres, comme Pierre POISSON qui sera Jésuite par la suite, il se montre un zélé évangélisateur. Son zèle inquiète ses parents qui se demandent s’il n’en fait pas trop ! 

« — Hé non, répond vivement le maître interrogé. Bien au contraire, on l’aime et on le suit. ».

      Trop fatigué pour entrer immédiatement au Séminaire, il commence une licence de mathématiques.

      En Octobre 1927, à 19 ans, il entre au Séminaire Français à Rome, où il ne restera qu’une année. Il y reçoit un début de formation solide. Il en ressortira avec un grand amour de l’Église, de la liturgie, de la doctrine.

      Le 11 novembre 1928, il rentre à l’Abbaye bénédictine Saint Pierre de Solesmes où il prend l’habit, le 14 décembre, sous le nom de Frère Marie-Daniel. Mais il n’y reste pas non plus et fin février 1929, il quitte l’abbaye.

      Il en profite alors pour faire son service militaire à Poitiers puis Orléans, comme élève officier, mais avec l’objectif inchangé de servir Dieu.

        A l’issue de son service, il entre au Séminaire des Carmes, le Séminaire de l’Institut Catholique de Paris où il préparera une licence en théologie. Cette fois, il persévèrera et y fera toute sa formation, poursuivant ses études, après son Ordination sacerdotale, un an encore.

Les étapes vers le Sacerdoce :

1931 : 4 avril, un Samedi Saint : tonsure dans la chapelle des Carmes.

1933 : 15 avril, un Samedi Saint : sous-diaconat.
1933 : 2 juillet, diaconat.
1934 : 31 mars, un Samedi Saint, ordination sacerdotale.

Le Séminaire des Carmes

Avant l’arrivée de Daniel :


    Dans un lieu chargé d’histoire, lié à l’Institut Catholique de Paris, le Séminaire des Carmes est fondé en 1919 par Monsieur Jean VERDIER (1864-1940), sulpicien, qui deviendra cardinal-archevêque de Paris (1929-1940). Celui que le cardinal GERLIER appelait le « premier prêtre de France » est déjà à l’Institut Catholique depuis 1912 à la tête d’une maison de formation qui évoluera à la fin de la guerre pour devenir le Séminaire Universitaire des Carmes où les séminaristes pourront accomplir toute leur formation et ceux qui sont déjà prêtres compléter la leur. Associant la formation sacerdotale à la formation universitaire, il aura aux yeux de beaucoup la réputation d’être le meilleur séminaire de France.
    Le père Jean VERDIER en est le fondateur et premier supérieur. C’est lui qui imprime un style, distille une âme. Le Père Jean PRESSOIR est directeur du Séminaire, aidé par les directeurs au séminaire qui accompagnent spirituellement les séminaristes.
     Après y avoir enseigné pendant 24 ans, c’est l’abbé Alfred BAUDRILLART qui devient recteur de l’Institut Catholique de Paris en 1907. Consacré évêque en 1921, il deviendra Cardinal en 1935. Il assure cette charge jusqu’à sa mort en 1942.
     En 1925, l’Institut Catholique fête ses cinquante ans d’existence.
    L’année 1926 est marquée par un évènement important : la béatification des martyrs des Carmes, le 17 octobre à Rome. Des festivités ont lieu ensuite à Paris à Saint Sulpice.


Du temps de Daniel :


     Quand Daniel JOËSSEL arrive au Séminaire des Carmes en 1930, son fondateur et premier supérieur a laissé la place depuis un an à son bras droit et principal collaborateur pendant 17 ans, Monsieur Jean PRESSOIR (1877-1960). Sulpicien ayant beaucoup reçu de Jean VERDIER, il prolongera son oeuvre. Il restera supérieur du séminaire jusqu’en 1936 et affermira « l’esprit des carmes ». C’est lui qui viendra prêcher, le 20 novembre 1949 pour le retour du corps de Daniel JOËSSEL à Asnières.


     Le Bulletin de l’Institut Catholique permet de suivre le parcours universitaire de Daniel JOËSSEL :
       Le baccalauréat de théologie se prépare sur deux années : la première année, les étudiants préparent l’admissibilité à l’examen puis la seconde, l’examen proprement dit.
Tout se passe pour Daniel dans les délais.

Extrait du Bulletin de l’Institut Catholique du 25-07-1931.

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Extrait du Bulletin de l’Institut Catholique, examens de Juin 1932.

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Après son succès au baccalauréat, Daniel est « Auditeur » en théologie.

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En 1933, il passe les examens et obtient un Certificat de Grec Biblique, nécessaire à l’obtention de la licence.

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Puis l’étape suivante est la licence qui demande deux années de travail et qu’il obtient en novembre 1934. Il est alors « Lecteur » en Théologie.

Bulletin de l’Institut Catholique de Paris, 25 décembre 1934.

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Bulletin de l’Institut Catholique de Paris, 25 juillet 1935.

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Bulletin de l’Institut Catholique de Paris, 25 décembre 1935.

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La vie de Daniel au Séminaire

L’émulation fraternelle :

      Au Séminaire, « ses meilleurs amis, le futur vicaire de Sainte-Geneviève les avait recherchés, par une attraction naturelle (ou surnaturelle), dans « un groupe de six ou sept étudiants, qui ne se séparaient pas des autres, écrit le Père LEBRETON, mais se faisaient remarquer par leur piété́ fervente et par le rayonnement de leur action ». « Dans ce milieu déjà̀ élevé́ » des Carmes, ajoute Monsieur PRESSOIR, c’était « une équipe qui tranchait encore sur l’ensemble, qui était le sel du Séminaire, qui donnait un exemple, qui exerçait une influence ».

      L’animateur de ce petit cénacle – ouvert généreusement –, dont quelques membres entrèrent chez les Frères Prêcheurs ou dans la Compagnie de Jésus, paraît avoir été́ Raoul DORANGE, dont l’emprise sur son jeune ami fut puissante et peut-être, à un certain moment, providentielle, et qui, comme lui, devait donner sa vie pour la France, après l’avoir dépensée au service des jeunes.

      Mais l’abbé́ JOËSSEL lui-même, au témoignage de son supérieur, « marquait dans cette équipe ». C’est sous l’impulsion d’« un besoin du spirituel plus profond », que, d’après l’abbé́ Jean BOYER-CHAMMARD, il était venu y chercher « une vie intérieure plus contemplative », « un élan plus direct vers Dieu », enfin « quelque chose de fort et d’abrupt, d’un peu exclusif aussi, qui n’était pas sans séduire un aspect assez fier, assez aristocratique de sa nature ». François VEUILLOT, L’abbé Daniel JOËSSEL.

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La vie de prière :

       « Quant à sa piété́, reconnue de tous, il semble, au rayonnement dont elle fut toujours le foyer, qu’elle ne pouvait grandir. Élèves et professeurs ont également remarqué, dans ses cœur à cœur avec Jésus, les impressionnantes immobilités de cet entraîneur et les silences indéfinis de ce causeur étincelant. ''Au pied du Saint Sacrement, remarque Monsieur PRESSOIR, sa ferveur était une sorte de tension, qui se voyait à son attitude, à ses regards. De même, aux pieds de la Très Sainte Vierge. Il ne pouvait s’arracher, le soir, de cet autel de Marie, où les séminaristes viennent se recueillir avant de se retirer dans leurs cellules.'' Il fallait parfois l’avertir pour le rappeler à la notion de l’heure. Et voici le témoignage concordant d’un condisciple : ''Il demeurait de longs moments auprès du Maître, atteste l’abbé́ LÉGER, tout entier à un colloque intime et bienfaisant ; tantôt, il s’asseyait et, la tête inclinée, il restait dans l’attitude du plus grand recueillement ; tantôt, debout, il embrassait, de son regard doux et souriant, le tabernacle pendant de longs moments. Alors son visage prenait une expression vraiment angélique que je n’oublierai jamais...'' » François VEUILLOT, L’abbé Daniel JOËSSEL.

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Les études :

      Il obtient sa licence en théologie en 1934, à la session de Novembre et continue encore pendant un an ses études.

      Son biographe ne donne pas de précision sur ses études universitaires, pour lesquelles Daniel avait des facilités, mais pour lesquelles il ne sacrifiait pas sa vie de prière. Les archives du Séminaire des Carmes semblent avoir disparu.

       Il ne nous reste que ce témoignage :

       « En toute circonstance, et même au moment des examens », l’abbé́ JOËSSEL, affirme Jean LÉGER, l’un de ses condisciples, « fait passer le travail après les exercices de piété́. » François VEUILLOT, L’abbé Daniel JOËSSEL.

 

       « Que faut-il faire de ses livres ? demandera plus tard l’abbé Pierre VEUILLOT. Ce sont à peu près uniquement des livres de théologie ou de spiritualité. » (Lettre à Andrée TOUVET du 26 mars 1941)

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Institut catholique de Paris, plaque commémorative.

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