Qu'est-ce qu'un prêtre ?
A l’occasion d’une ordination à Notre-Dame du Perpétuel Secours(1) en février 1939, Daniel JOËSSEL écrit dans Notre Vie, la revue de tous les mouvements de jeunes, sa vision du prêtre.
Cela commence par les remarques habituelles de ceux qui appartiennent au monde, puis, tout d’un coup il prend de la hauteur : le prêtre est quelqu’un qui aime !
« Nous aurons le 2 février une grande joie, celle d’assister à une ordination à Notre-Dame du Perpétuel Secours. Cela nous fait tout naturellement réfléchir au sacerdoce.
Qu’est-ce qu’un prêtre ? Vous êtes-vous déjà posé cette question ? Ce personnage bizarre vêtu différemment de tous, vivant seul, sans foyer, sans enfants, ne vous étonne-t-il pas ? Quelle idée a bien pu germer dans son esprit pour avoir eu un jour la folie de quitter ce qui fait le bonheur des autres hommes : l’amour et l’argent ?
Il aurait pu, comme les autres, se faire une situation dans le monde, être ingénieur, officier, médecin, que sais-je ?
Non, il a préféré vivre obscurément, être parfois méprisé en tout cas souvent incompris.
Quelle folie, n’est-ce pas mes amis ? Et pourtant ce jugement que porte le monde est bien superficiel.
Sans doute, ce jeune homme que vous verrez bientôt monter à l’autel, a tout quitté, mais il l’a fait pour un but splendide, le plus beau qui soit sur terre.
Il a compris tellement, dès son jeune âge, l’amour du CHRIST pour les hommes qu’il a préféré à tout son JESUS crucifié pour lui.
Alors son cœur, détaché de tous, attaché seulement à Dieu, il va se donner tout entier aux âmes ; avec quelle facilité il pourra alors comprendre toutes les misères, partager les souffrances, aimer tous ceux qui viendront à lui ! Ah ! souvent l’on entend dire que le prêtre n’aime pas ; quelle erreur ! Il aime son Dieu plus que tout et toutes les âmes qu’on lui a confiées. Sa seule souffrance est de voir qu’il est souvent incompris et que les âmes, en se détournant du bien et du devoir, rejettent Dieu pour lequel il vit.
Priez, mes amis, pour que ce jeune prêtre et vos prêtres soient toujours dignes de leur magnifique mission ».
(1) Il s’agit de l’ordination d’un Père Blanc, Roger Bollinger, 1912-1993, natif d’Asnières et qui sera longtemps au Burkina Faso, Haute Volta.